Un p'tit tour et puis s'en vont [Libre]

Un p'tit tour et puis s'en vont
[Libre - Tous élèves voulant ou appartenant déjà au club de vol]

Le pas à la fois ferme et nonchalant, Robards se dirigeait vers le stade de Quidditch, les mains dans les poches, sous le soleil glacial de janvier. L'année 1985 avait à peine débuté mais le superviseur du club du vol n'allait certainement pas attendre que les orteils des gamins se dégèlent pour coller leurs culs sur des balais, ce n'était pas un peu de givre et quelques bourrasques qui allaient les clouer au sol. Bien au contraire, cela mettait un peu plus de défi supplémentaire. C'est pour cela qu'il traversait le parc. Il avait convenu d'une session du club avec le président du dit club de vol, ce jour-ci, à 15h. Robards avait hâte de voir si ses fripouilles avaient progressé pendant les vacances ou s'étaient contenté de s'engrosser. Il s'arrangerait pour qu'ils perdent vite le gras des festins de fin d'année en tout cas, ils pouvaient compter sur lui pour cela.

Arrivant au stade, il se rendit dans le vestiaire pour récupérer son Brossdur 6 après s'être changé. Il avait beau de ne plus être aussi agile que dans sa jeunesse, ça ne l'empêchait pas de savoir tenir sur un balais, et il faisait parfois d'une habilité surprenante pour quelqu'un de son âge. Il faut dire que sa carrière d'auror lui avait donné quelques réflexes... Puis il ressortit sur le terrain pour installer des balais, des étoiles filantes, pour les rares élèves qui ne possédaient pas leurs propres balais. Restait à attendre les gosses.

par non uccidere.

Il fait froid. Beaucoup trop froid pour une séance du cours de vol, beaucoup trop froid pour être à l'extérieur tout court. Tu regrettes déjà ta décision d'y aller, alors que t'as à peine mis le nez dehors ; mais au fond, y'a rien que tu ferais pas pour le Quidditch. Ces leçons-là, elles sont difficiles, mais elles te sont importantes. Tu apprends d'un des meilleurs, et tu le sais. Si tu aspires vraiment à une carrière dans le Quidditch, c'est inévitable de passer par Professeur Robards, y'a pas à se leurrer. Alors tu ignores le froid, tu secoues la tête, et tu es quand même rassurée d'avoir mis double épaisseur sous ton uniforme pour te rendre jusqu'au stade. Ce froid-là, tu ne peux pas l'éviter, c'est le climat anglais, tout simplement. Et tu sais, de toute façon, que tu auras chaud bien assez rapidement sur ton balais.

Quinze heures approche et tu accélères le pas pour ne pas arriver en retard - tu veux lui prouver que t'es une bonne élève, que tu vas être là à la bonne heure. Tu le vois de loin, déjà en train de préparer les balais pour ceux qui en avaient pas - toi, tu as le tien, offert par tes parents y'a plusieurs Noël de ça. Parfait pour toi, et tu le connais à la perfection. Vous avez trouvé votre équilibre, lui et toi. Tu le surnommes même affectueusement Wilson, tu sais pas pourquoi. « B'jour Coach ! » Tu sais pas pourquoi tu l'appelles comme ça, mais c'est le cas depuis le début. Sourire aux lèvres, tu termines de franchir la distance au pas de course. « J'suis trop en avance ou ça a été annulé ? » Que tu demandes en regardant autour de toi ; après tout, tu es la première arrivée.