cypress grove -- (ransom)

ancienne école -- il a fait ses sept années d'étude à poudlard. il y était bien, et n'en conserve presque que des bons souvenirs. ancienne maison -- sa scolarité s'est déroulée dans les rangs des gryffondors. il y était bien, n'y faisait pas de vague. coeur de lion, coeur vaillant. à la défense de tous ceux qui en avaient besoin — et face à ceux qui le méritaient, il n'était jamais en reste de tenir tête. options -- il a passé ses aspics avec les cours de botanique, métamorphose, potions et sortilèges. il a laissé tomber la défense contre les forces du mal en septième année, en dépit de ses bons résultats. besoin de lâcher du leste — il ne visait pas non plus les meilleures des carrières. dossier -- il a complété la plupart de ses aspics avec effort exceptionnel — à l'exception de la botanique, où il a sans grande surprise obtenu un optimal. c'était un bon élève, ransom. il n'a pas eu besoin de beaucoup travailler durant ses cinq premières années : ses bons résultats venaient avec un effort moyen. les buses passées, il a cependant dû fournir un peu plus de travail pour suivre le rythme de tous les cours qu'il avait choisis. vieilles habitudes -- il n'avait pas un train de vie particulièrement épatant. les devoirs qu'il faisait régulièrement, préférant la bibliothèque à la salle de travail. et, bien sûr, le quidditch. il y a joué à partir de sa cinquième année, quand la poussée de croissance a eu frappé. batteur pour l'équipe de gryffondor, en dépit de sa personnalité qu'on aurait pensé convoiter un autre poste. ça l'a bien occupé. ça, et les quelques amis qu'il s'est faits. animal sociable accommodé par la constante proximité. quand je serais plus grand -- il voulait devenir botaniste — et il l'a fait. pendant plus de dix ans, les plantes sont devenues sa vie, et il en a été ravi. ç'a changé au début de sa trentaine, et il n'a pas repris. mais son rêve d'enfant s'est réalisé, pour un temps. il n'en a plus, depuis. t'ennuies-tu de l'école ? -- un peu. c'était plus simple, là-bas. plus encadré. il aimait l'ambiance, aimait les familles, les banquets. mais il ne regrette pas d'avoir terminé, et la vie d'adulte l'a ensuite pleinement satisfait. il n'aurait pas pu rencontrer stella, sans ça. et il n'échangerait ses années passées avec elle contre rien.

animal/ux de compagnie -- il possède un vieux hibou qu'il avait déjà à l'école. ulrich, qu'il s'appelle. dieu sait pourquoi. la bête est grincheuse, mais elle lui tient compagnie. il ne vivra sûrement plus longtemps, mais ransom préfère ne pas y penser. loisirs -- il prend bien souvent un verre ou deux, après avoir travaillé. se promène, se repose. va se faire oublier, trop tard le soir, à la tête de sanglier. il lit, aussi. autrefois, il aurait pris soin de toutes les plantes qu'il avait. mais il n'y en a plus une seule chez lui, désormais. un jour, peut-être, ça reviendra. ça ne pourra que lui faire du bien, ce jour-là. où te trouver -- on le trouve bien souvent à son lieu de travail, aux trois balais. et, durant ses moments de détente, il n'est pas rare de le voir à la tête de sanglier. il apprécie également se promener dans les environs de pré-au-lard. prendre l'air. mais son quotidien est somme toute bien huilée, et son lieu de travail est même devenu son point d'errance, avec les années. pré-au-lard -- plus que d'y travailler, il y vit désormais. retourne à londres ou à hull, à l'occasion, pour rendre visite à sa famille — mais la plupart du temps, c'est à pré-au-lard qu'il est. congés -- ses horaires sont variables, mais il travaille plus souvent de jour. les soirées à aider, et les soirs à profiter — le plus souvent, en tout cas. il ne prend pas vraiment de vacances. nulle part où aller se reposer.

ascendance -- les slughorn sont purs, d'aussi loin que les souvenirs peuvent remonter. son père a marié une cousine pure de la famille greengrass, et le résultat est là. statut du sang encore aujourd'hui préservé. pas comme si ça faisait réellement un pli à ransom — et pour la plupart, c'est seulement une question de principe. famille actuelle -- ses parents sont encore en vie, tous les deux. vivant dans une maison de hull, où ils doivent encore héberger la plus jeune de ses soeurs jusqu'à sa majorité. les autres ont déjà terminé. parce qu'ils sont plus nombreux qu'on pourrait l'imaginer, les slughorn. cinq en tout, dans la fratrie. ç'a été mouvementé. heureusement, il y avait assez d'écart d'âge pour leur permettre de respirer.

a ghost's story -- ils ne sont ni pauvre ni riches, les slughorn. une carrière au ministère pour papa, et pour maman une vie destinée au foyer. ça lui allait. elle a accueilli son aîné quand elle était encore jeune. doux ransom. de longues années de répit avant d'avoir envie d'en ajouter un à la fratrie. puis deux. puis trois. c'était à n'en plus finir, tout ça. il a grandi entouré, ransom. profitant de la distance que poudlard offrait pour souffler, durant l'année. rentrant pourtant toujours avec la paix à l'esprit pour retrouver cette marmaille qui l'adulait. notre frère est à poudlard.
un jour nous aussi, on ira.

réparti à gryffondor, sans grande stupeur. maman aurait préféré serpentard, papa aurait parié serdaigle. les paris n'étaient pas pris — mais on l'accepte lion, au fond. on ne s'en étonne pas. la tête brave, dominante. coeur fonceur, quand il s'agissait de protéger les siens. il l'a développé tôt. l'a montré à l'école, au travers de son étrange sociabilité. il avait l'air solitaire, parfois. d'apprécier la compagnie, le reste du temps. drôle de garnement. avec son amour pour la botanique, ses notes sans effort. sa curiosité naturelle, et ses ambitions modérées. voilà pourquoi tu n'es pas un serpent.
tu ne le seras jamais.

buses, aspics. les autres morveux grandissant, et quelques têtes pour s'assurer que maman ne s'ennuie pas quand tout le monde sera parti à poudlard, ou que son grand aura quitté le foyer. elle comble les trous comme elle peut. papa lui propose un boulot au ministère, mais ransom a sa propre idée. ransom se perd dans son amour de la botanique, et commence à travailler dans une petite boutique du londres sorcier. quittant hull pour se trouver un appartement dans la ville, et prêt à l'affronter.

quelques voyages, quelques découvertes. une passion qui persiste. il ne compte pas écrire de livres, n'a pas l'ambition d'être un scientifique. rien qu'un amoureux, qui se plait dans le petit trou où on l'a embauché. jusqu'à ce que stella arrive. moldue aux grands yeux, cherchant un produit pour soigner des plants de fleurs infectés. on lui a conseillé l'enseigne. ça lui paraît étrange, mais elle a osé s'y aventurer. elle ne connaît pas la magie, mais ça ne semble pas l'effrayer. ransom la gère comme une cliente à peu près ordinaire, sans trop lui en dévoiler. ne peut pas s'empêcher de lui clamer son désir de la revoir, dès qu'elle a posé pied hors de la boutique. stella rit. stella accepte.

bien vite, elle découvre la magie. tombe amoureuse, aussi. ransom n'est pas en reste. le coeur qu'il lui a offert dès le premier soir où ils se sont revus — et il ne semble plus rien y avoir pour les séparer. elle n'a rien des sangs-purs d'ordinaire convoités par les slughorn, stella, mais ransom l'aime exactement comme elle est. fleuriste à la brillante personnalité. et après quelques années à la fréquenter, après avoir pris la décision d'ouvrir une boutique à moitié sorcière à moitié moldue avec elle, il se décide à en parler à ses parents. je connais nos lois du sang, mais ça n'a pas d'importance.
je veux l'épouser.

ses parents ne sont pas très compliqués à convaincre. ils apprécient stella, respectent leur fils. pas de question de privilégier le sang au lieu de son bonheur, et ils ont quatre autres enfants pour se rattraper. les noces sont belles. simples. magiques, aussi. les parents de stella sont au courant de la nature de sorcier de leur belle famille, et ils se sont faits à l'idée. tout se passe trop bien, et la boutique ouvre peu de temps après ça. cadeau des deux familles. l'idylle rêvée.

ils veulent des enfants, mais préfèrent profiter de leurs jeunes années avant. se fixent pour les avoir d'ici leurs trente-cinq ans, sous le regard juge de leurs parents. les années qui filent, leur commerce s'épanouissant. rien à regretter. et sous le regard juge d'un ransom toujours proche de sa famille, les morveux complètent poudlard les uns après les autres. il en est fier.

trente-trois ans, maintenant. leurs années de paix, années à profiter se sont écoulées. et au diable les vingt-cinq ans : stella et ransom veulent des enfants. commencent à en parler. leur magasin va bien, sorciers et moldus y trouvent leur contentement et les passions conjointes des époux s'en trouvent satisfaites. c'est le temps du changement. et ils en parlent. ils y pensent. d'ici un an.

l'année ne passera pas, cependant. pas pour stella. pas alors qu'un jour, au beau milieu du magasin, elle s'effondre. en un instant, la vie n'est plus. inexpliquée. il craint de l'avoir involontairement empoisonnée avec l'une des plantes magiques de sa part du magasin, mais il n'en est rien. on lui apprendra l'anévrisme brisé, ne laissant aucune chance à sa dulcinée. comment ç'a pu arriver ?
il suffit parfois d'un rien, qu'on lui explique. les symptômes trop légers. elle aurait pu ne pas en parler.
et quand ça frappe, ça ne prévient pas.
ça ne pardonne pas.

le monde perd de ses couleurs, après ça. ransom ne tarde pas à vendre le magasin, en dépit de la tentative de ses parents de le convaincre de l'inverse. sa belle-famille se décide à racheter toutes les parts, et il les laisse. moi, je ne peux pas. chez lui, à vivre son deuil dans le silence et le noir. les plantes de leur appartement meurent une à une, en l'absence des soins qu'il leur donnait habituellement. il finit par toutes les jeter. lorsque la dernière meurt, il rend l'appartement. accepte l'invitation d'une de ses tantes de venir se remettre sur pieds à pré-au-lard. un simple emploi aux trois balais. elle est la première à réellement entendre parler de lui depuis des mois. peu à peu, il rétablit les ponts, avec précaution. le coeur encore fragile. ne pardonnant pas au monde de lui avoir arraché stella. il n'y aura que le temps pour panser ça.

et il le prend. une année s'écoule, puis une deuxième. la peine moins violente, les souvenirs plus doux. mais il n'y a toujours pas la moindre plante, dans l'appartement. et ransom ne parle pas de comment il se sent. gardant pour lui tous les vieux sentiments, malgré la résilience qui l'a désormais apaisé. tu t'en es tiré. pas l'intention de quitter pré-au-lard, pourtant. pas alors qu'il apprécie les lieux étroits, l'ambiance renfermée. les murmures qu'il sait taire d'un sourire apaisé. j'm'en suis remis, vous avez.

mais on n'oublie jamais le vide que ç'a pu créer.