the ballad of cleopatra (elvira)

( the ballad of cleopatra / @elvira wood )
▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿

Toujours là.

Les prunelles d'Abelard dardent la silhouette d'Elvira Wood. Tranquillement assise sur un banc, près des rives du lac noir, le nez plongé dans un bouquin – dont il n'a cure du titre. Sourire suffisant qui étire ses lippes, le jeune homme s'élance vers elle. Elle ne lui a jamais dit oui, Elvira, elle ne lui a jamais vraiment montré qu'elle l'aimait bien non plus. Mais, dans un coin d'sa tête, Abelard se dit qu'il a toutes ses chances. Il y a quelque chose chez Elvira qui le fait chavirer ; ses paroles sont douces, mesurées, intonation chantante qui taquine ses moindres songes. Et elle est jolie – aussi, surtout. Encore trop jeune, et trop immature, pour se soucier de ses émotions superficielles, Elvira est tout ce qu'il veut – et tout ce qu'il s'apprête à conquérir. Abelard a le sourire suffisant, et l'éclat taquin dans le regard.

L'intérêt est présent, et il n'a aucune envie de l'en déloger. Il souffle, et son soupir s'épaissit sous le joug du froid. Mains gantées plongées dans ses poches, bonnet enfoncé sur la tête, Abelard abandonne ses comparses et parcourt les quelques dizaines de mètres qui le séparent d'Elvira. Le diable au corps, il n'appréhende en rien sa présence. Au contraire, il s'en sent comblé. La condition est évidemment de se présenter sous son meilleur jour – peut-être ne se jetterait-il pas sur une telle occasion s'il lui manquait un gant, ou si ses chaussettes étaient désaccordées. Apparence qu'il prend grand soin de polir, rien ne dépasse – et tout est supposément enchanteur.

Le garçon accélère l'allure, réduisant les derniers mètres de distance à néant. « Hello, lovely » souffle-t-il en se glissant à ses côtés, jambes qui se croisent et, dans un bâillement sonore, bras qui s'étire derrière le dos de la jeune fille. Bras qui passe sur ses épaules. Smooth boy. « You're always sitting here. Need someone to warm you up ? » Son ton est rieur, mais la curiosité ponctue toutefois ses propos. A leurs pieds s'étend un lac qui, malgré les monstres marins qui semblent s'y échouer, semble bien calme. « If you were expecting to see the man of your life, wait no more – he's here. » Il ne peut pas s'en empêcher, paroles qui s'échappent de sa bouche sans qu'il ne puisse les ratrapper. Il apprécie pourtant, ce petit jeu forcé qu'il inculque entre eux deux. Sourire charmeur qui souligne ses dires, battement de cils qui se veut innocent, l'après-midi est frais – mais les rayons de soleil qui caressent leurs pommettes sont doux.

par non uccidere.

Tu as les pensées embrouillées. L'impression d'étouffer, sans avoir où poser les yeux. On dirait que tout te donne le vertige, le tournis, que tu sais plus trop où te mettre. Avec la rentrée, le Quidditch, le match qui arrivait, et puis ces sacrées BUSES qui arrivaient trop vite, tu avais l'impression que t'allais exploser. Un énième discours sur à quel point les résultats des BUSES étaient déterminants pour ton avenirs, et tu allais te mettre à pleurer. Ça te stressait déjà assez que tu avais commencé à étudier beaucoup plus qu'à ton habitude, angoissait sur ça et ça, tu avais besoin de prendre l'air, au moins un peu. Heureusement, aujourd'hui, c'est une bonne journée pour ça. Une brise agréable, la neige pour rendre le tout joli, et tout le monde qui était en cours ou ailleurs. Tu avais emmené un bouquin avec toi, te disant que tu joindrais l'utile à l'agréable, et tu t'étais installée à ton endroit favori dans tout Poudlard. Un endroit un peu secret, qui t'appartenait à toi. Là, tu pouvais respirer, laisser tes yeux glisser sur le paysage, et te laisser bercer par le son du Lac Noir, juste en face. Tes cheveux qui dansent, et ton esprit un peu plus tranquille. Voilà de quoi tu avais besoin pour remettre tes pensées en place.

« Hello, lovely. » Tu sursautes alors que quelqu'un s'assoit à côté de toi, manquant de lâcher un cri de stupeur. Tu l'avais pas entendu arriver, celui-là ; sans doute trop concentré dans ton maudit bouquin. « Bloody hell, Abe ! » Que tu lâches d'une voix un peu trop aigüe, mais c'est cependant avec un sourire que tu le regardes. Si y'en avait bien un qui savait te faire sourire, c'était Abelard. Lui et ses beaux airs, lui et son sourire - il t'exaspérait autant qu'il te faisait craquer, fallait bien l'avouer. « You're always sitting here. Need someone to warm you up ? » Et juste comme ça, il a son bras autour de toi. Tu secoues la tête, mais tu ne te déplaces pas. Faut le dire, il fait pas chaud, et un peu de sa présence de ne te fait pas de mal. « I already got someone. The Giant Squid comes to wave at me from time to time. Gets me all warm inside. » Que tu lui lances avec un petit sourire malicieux. Tu aimes toujours discuter avec lui ; la camaraderie est facile, et la répartie aussi. « If you were expecting to see the man of your life, wait no more – he's here. » Tu ne peux que rigoler à sa petite théâtralité, à ses battements de ciel, à son sourire de charmeur. « Nice line, Longbottom. How many times have you tried it on a girl today ? » Tu le taquines, mais c'est sans doute pas si faux. T'as rien de spécial, après tout. Même si tu dois l'avouer, tu aimes l'attention qu'il sait te donner. « But that's not what I was expecting. I was expecting to memorize this. » Tu pointes la page de ton bouquin, qui parle de long et en large d'un événement d'histoire de la magie que t'arrives pas à saisir. « But I bet you're not here to help me study. » Encore une fois, tu continues de le taquiner. Refermant ton livre qui n'a plus aucun intérêt pour toi, à présent. « What are you doing here, then ? I bet there's a few giggling Gryffindors you could go snogging under the Quidditch stands. » Ton doigt qui le pousse légèrement sur l'épaule, avec un sourire taquin.

[ @abelard longbottom ]

( the ballad of cleopatra / @elvira wood )
▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿ ▿

Elle est spéciale, Elvira.

Mais Abelard ne s'est jamais prêté à de telles confidences – parce que c'est une fille. Et les filles, à ce qu'on lui a dit, n'aiment pas les compliments trop poussifs. Il doit lui faire comprendre qu'il l'aime bien, doit lui faire comprendre qu'il y a des raisons pour lesquelles il traîne autant dans son sillage. Sans vraiment le dire. Il n'en a pas l'air, Abe, mais son petit théâtre est fardé d'anxiété. A la surface pourtant, son visage se frémit qu'à peine et ses lèvres sont toujours étirées en un sourire affable. Ses prunelles se voilent parfois, lorsqu'assiégé par l'inquiétude de trop en faire. C'est l'histoire très personnelle, si viscéralement intime, d'un gamin qui craint de se faire rejeter.

Comme tous les gamins.

Cependant, la réaction positive d'Elvira lui fait dire qu'il tient le bon bout. Qu'il y a peut-être quelque chose à gratter finalement – qu'il a une chance. Et cette chance, il doit la saisir. Parce qu'on ne vit qu'une fois.

Et parce qu'elle n'est pas comme les autres, Elvira. Elle a les yeux rêveurs, et les cheveux qui dansent dans le creux de son dos lorsqu'elle marche. Il aime lorsque la lumière se réfléchit sur ses mèches brunes, et la manière – presque angélique – qu'elle a de le taquiner. Chez elle, tout le déroute – et tout semble avoir un sens. Chaque chose à sa place, au milieu de ce chaos qu'elle orchestre si joliment.

Lèvres qui s'étirent, alors qu'il s'esclaffe face à la réaction qu'il lui a inspirée. « Oh shit, love, apologies – I really didn't mean to scare you. » Elle a le sourire qui lui agrippe la bouche, et Abelard l'imite dans cette jovialité qui, il l'espère, n'est en rien momentanée. Quelque chose dans son sourire aussi. Il plisse les yeux, curieux, et darde le lac de son regard clair et franchement intéressé. « The Giant Squid, you said ? Nice bloke, but not as nice as me. » Il hausse les épaules, faussement dépité. A charge de revanche, pense-t-il. « Have you ever seen it ? Like, for real. » S'enquiert-il, délaissant le masque du flatteur éperdu, pour se concentrer quelques instants sur l'onde calme du lac.

Abelard fait mine de compter, déployant ses doigts les uns après les autres. « You don't want to know how many. But you are obviously the one that matters the most. » Finit-il finalement par glisser, lui accordant un sourire taquin qui lui creuse une fossette, appuyant ses dires en roulant des yeux. Ses lèvres se tordent alors en une grimace attristée lorsque ses yeux rencontrent les lignes qu'Elvira s'efforce de mémoriser. Son front se plisse légèrement. « I would be more than happy to study with you in, you know, the library. » Il resserre son écharpe autour de son cou, et renifle. « It's a bit too cold to work outside, don't you think ? » Ses yeux se fardent d'un éclat acéré. « And also too cold to snog anyone under the Quidditch stands. Right now, the library is a much better place for this kind of extracurricular activity. » Lui dit-il en arborant son air le plus angélique, battant presque des cils sous le joug de sa répartie qu'il juge (en toute modestie) fantastique. So very witty.

par non uccidere.

« Oh shit, love, apologies – I really didn't mean to scare you. » Il a le charme tellement facile, Abe. Le sourire taquin, le regard qui attrape. Et tu sais qu'il est comme ça avec toutes les filles, mais ça remue quand même quelque chose en toi. Parce qu'il a toujours été charmant avec toi, Abe, et il t'a toujours souri comme ça. T'aimes tes conversations avec lui, parce que la répartie est facile, et que ça te mets toujours de bonne humeur, au fond. Tu apprécies son humour qui résonne avec le tien, et les moments ne sont jamais ennuyants. « The Giant Squid, you said ? Nice bloke, but not as nice as me. » Tu secoues la tête, mais tu ne nies pas. Après tout, Abe était de bonne compagnie - pas le genre à se casser la tête, et tu admirais son optimisme bien souvent. « Have you ever seen it ? Like, for real. » Tu regardes le lac quelques secondes avant de répondre, ton sourire qui ne descend pas de tes lèvres. « A few times, yeah. Only little bits of it, though. » Ici et là, t'avais vu l'eau bouger, quelque chose apparaître. Mais ça avait toujours été trop rapide. Il restait un mystère, celui-là. Un peu comme Abe, quand on y pensait.

Parce qu'il restait insaisissable, le Poufsouffle. À sa manière il était comme un brouillard dans lequel on voulait rester. « You don't want to know how many. But you are obviously the one that matters the most. » Tu le regardes avec la malice dans les yeux, l'observant jouer son jeu avec un naturel désarmant. N'importe qui pourrait le croire, à vrai dire. La belle gueule, les yeux doux. « Hm, hm. But I'm not under the stands, am I ? » Peut-être en attente d'un baiser ou deux, mais ça c'est une autre histoire. « I would be more than happy to study with you in, you know, the library. It's a bit too cold to work outside, don't you think ? » Tu hausses les épaules. Quand t'es concentrée, tu remarques plus trop le froid - et ce dernier t'aide à penser. Mais maintenant que le vent s'est levé, c'est vrai que c'est pas chaud. « Maybe a little. » « And also too cold to snog anyone under the Quidditch stands. Right now, the library is a much better place for this kind of extracurricular activity. » Cette fois tu ne retiens pas ton rire, il s'échappe de ta gorge sans aucune hésitation, et il est sincère sans être le moindrement moqueur. Tu poses un doigt sur le torse d'Abe, lui jetant un regard éloquent. « Good one. Very smooth. » Tu dois bien l'admettre, après tout. « Maybe you should go 'round the library, then. See what happens. » T'es d'humeur à flirter un peu, parce que t'as les pensées en vrac, parce qu'Abe te fait sourire, et parce que la journée est belle. Il s'est attardé, et t'as envie de faire de même.
Ça fera de mal à personne, hein ?

Alors tu fermes ton bouquin et tu te lèves sur tes pieds, faisant un signe de tête vers le château. « C'mon, then, hey ? » T'as le sourire au coin des lèvres, et les grands yeux sur lui. « Wouldn't leave a lonely gal to walk by herself, would you ? » Air faussement piteux, qui rentre parfaitement dans son jeu. Et voilà ta journée refaite - ton humeur, aussi. Grâce à Abe.

[ @abelard longbottom ]

» (elvira) born in the slumber.
» (élève) elvira wood.
» all fun and games [ elvira wood ]