lost souls and reverie -- (ariel)

Ariel avait toujours aimé s’installer dans les gradins du stade de Quidditch pendant les entraînements, que ce soit pour travailler, lire ou juste rêvasser en regardant filer les joueurs devant elle. Elle avait pris cette habitude en cours de première année et ne l’avait jamais abandonnée. Mais en hiver, ses visites se faisaient moins assidues généralement – elle connaissait des sortilèges pour se réchauffer, mais avec le ciel tout blanc et le vent ce n’était jamais aussi agréable que les autres saisons. Sauf depuis quelques temps, quand elle savait que les Serpentard avaient réservé le terrain. Ce n’était pourtant pas son équipe favorite, elle évitait plutôt d’avoir quoi que ce soit à faire avec eux. Se souvenait un peu trop que la plupart de ceux qui l’avaient embêtée toutes ces années portaient le blason vert et argent. Mais elle était prête à oublier le froid et à mettre de côté ses souvenirs désagréables, pour voir jouer Laurence Byrnes. Elle avait installé ses livres comme à son habitude, juste avant que les joueurs n’arrivent, et elle s’était plongée dans son devoir, sérieuse. Mais quand ils s’étaient mis à voler devant elle, son regard avait été attiré vers le terrain, cherchant des yeux la silhouette tant aimée. Elle l’avait vite repéré, et après ça elle avait du faire de gros efforts pour prétendre qu’elle travaillait, pour que Byrnes ne la voie pas le suivre des yeux et se doute de quoi que ce soit. Mais elle continuait de le regarder du coin de l’œil, sans plus rien suivre de son livre. Ce qu’il était beau, et avec quelle grâce il volait ! Quand il avait eu l’altercation avec l’autre joueur, elle avait abandonné tous faux-semblants pour se concentrer sur ce qui se passait sur le terrain, le cœur battant. Laurence qui criait, l’autre joueur qui ripostait … Elle avait eu peur qu’ils en viennent aux mains ou aux sortilèges, et surtout très peur qu’il soit blessé. Mais non. Tout s’était terminé très vite et elle s’était retrouvée seule, les joueurs disparaissant dans les vestiaires avant la fin de l’entraînement. Déçue, elle regarda ses parchemins sans grand enthousiasme. Continuer de travailler, ou rentrer au château ?

« Hey, Fawks ! » Elle sursauta en entendant une voix l’interpeller, et son cœur bondit dans sa poitrine en voyant apparaître Laurence à quelques mètres d’elle. Il s’approcha, son merveilleux sourire aux lèvres appelant irrésistiblement le sien, et elle ne put s’empêcher de regarder autour d’elle. Mais non, elle était seule ici – et elle était la seule à s’appeler Fawks dans les parages. Il s’adressait à elle ! « Salut, Byrnes. » Balbutia-t-elle. Utiliser son nom de famille la désolait, mais ils n’étaient pas assez proches pour s’appeler par leurs prénoms. Elle le faisait juste dans sa tête. « T'es v'nue voir l'entraînement ? » Par Merlin ! Ce sourire, cette voix, ce regard … Il s’assit à côté d’elle et les battements de son cœur accélérèrent encore un peu. Elle n’en revenait pas. Et elle dut se souvenir qu’il lui avait posé une question, pour tenter une réponse pas trop stupide. « Hm, oui, enfin non, j’aime bien venir travailler ici pendant les entraînements. » Bon, ce n’était pas si mal, elle n’avait presque pas bafouillé et surtout elle avait répondu de façon cohérente. Elle cru qu’il allait repartir, il n’avait rien de bien intéressant à faire avec elle après tout, mais non. « Qu'est-ce que t'étudies ? » Son intérêt pour elle la ravit, sans croire à la chance qu’elle avait. Elle lui montra son livre. « Métamorphose. On a une interrogation dans deux jours, alors … » Elle se tut, parce qu’il n’avait rien à faire de ses petits problèmes de cours et qu’elle ne devait pas le bassiner avec ça. Au lieu de quoi, elle chercha à relancer la conversation sur quelque chose qui l’intéresserait. « Qu’est-ce qui s’est passé, sur le terrain ? Ca avait l’air, hm, violent. » Elle n’en savait rien, en fait. Elle voulait juste le retenir un petit peu plus avec elle, avant qu’il ne se souvienne qu’il avait mieux à faire. Le seul fait de se tenir si proche de lui, et qu’il lui parle à elle et à personne d’autre … Par Merlin, elle se sentait si bien. Si furieusement stressée, mais si bien également.