( sky is falling down. )
la beauté du monde n'est peut-être rien en comparaison au regard mordoré de lexie. en vrai, je ne me rends pas forcément compte que le monde est différent avec ou sans elle.
mais s'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que je préfère mille fois plus le monde où elle est. depuis que je suis à poudlard, j'ai eu des moments difficiles de ceux qui se font, malheureusement, harceler. par les dits purs, par les dits durs.
et je n'ai jamais réussi à avoir assez de caractère pour leur faire face, préférant le silence ou la désinvolture. me déconnecter totalement du monde pour réussir à protéger cette chose qui battait bien trop fort pour vivre en paix. mon inspiration ? mon admiration ? elles venaient de cette fille qui avait croisé mon regard dans le train, qui avait choisi de faire de moi son ami, et non son bouc-émissaire. elle avait décidé de m'aimer avec force, et j'avais tout fait pour lui rendre la pareil. l'aimer pour ce qu'elle était, et non pour ce qu'elle essayait de projeter aux autres.
on se défendait différemment, tous les deux. elle sortait les griffes quand je tournais le dos. elle attaquait la première, là où je me laissais mordre.
elle était un exemple parfait, mais je sentais la douleur dans ses regards haineux. je sentais la peur dans ses paroles venimeuses... et je voyais la résilience chaque fois qu'elle blessait.
elle était merveilleuse, lexie. d’innombrables qualités que l'on ignorait au profit de ses maigres défauts. et après six ans à la côtoyer presque tous les jours, à l'aimer chaque fois plus fort... à en devenir la meilleure amie qu'elle est aujourd'hui, j'arrive à desceller chaque humeur dans chaque parole. le jeu, la défense, le rôle, et la sincérité.
la douceur qu'elle m'accorde est unique, et je l'apprécie à sa juste valeur.
un maigre sourire étire la commissure de la lèvre alors que le regard tombe dans le sien, dans la légère pénombre, observant l'ombre de son corps se mouvoir et le bras tendu dans ma direction.
attrapant doucement sa main, les doigts qui glissent lentement contre sa paume avant de se refermer et d'arriver près d'elle. «
si on veut. » bien que le ciel soit observable de la même manière, d'un côté comme de l'autre.
détourner la conversation, la ramener sur terre. le ton est sec, la journée n'est donc pas bonne... espérons qu'elle le devienne maintenant qu'elle était là. rien ne me touche, je sais parfaitement que l'humeur n'est pas dirigée directement vers moi, et je souris doucement. la main qui se sépare de la sienne pour glisser sur son dos et frotter avec force.
je ne la forcerai jamais à raconter ses malheurs, et je vois qu'elle a besoin de détourner le monde d'elle. pour une fois, ne pas être le centre d'attention... et vivre dans cette bulle que nous avons réussi à créer tous les deux.
rien que nous deux.
«
et bien... » le sourire qui revient dessiner la joie sur le visage juvénile d'un puddifoot, je fais quelques pas vers la rambarde sans pour autant en être trop proches, attrapant les épaules de la vipère pour la forcer à m'accompagner.
les doigts longilignes qui courent sur le coup de la verte et argent, l'index qui finit par se poser sous le menton et la force à regarder le ciel. «
pour commencer, ne pense pas qu'il y a un en bas, ne regarde qu'en haut. » meilleur moyen d'affronter le vertige. «
c'est comme ce vieux dicton : voir le verre à moitié plein et non à moitié vide. si tu regardes en haut, il n'y a pas d'en bas. » levant le bras vers le ciel, je pointe un point invisible. «
là, tu as la constellation du centaure avec son étoile l'alpha du centaure, et dans son sillage tu as la galaxie d'andromède. » le doigt glisse sur la peau albâtre avant de venir se marier avec les doigts de lexie, la rassurer tout en captant son attention vers le ciel. «
au vu de l'heure, derrière ce nuage, tu as la lune... brillante et en trois-quart pleine. » tourner doucement pour regarder dans notre dos. «
derrière ce nuage là, tu as les grosses étoiles : sirius juste ici, et là, procyon. on la voit surtout en hiver, dommage que tu ne puisses que l'imaginer. attends. » sortant de ma cape ma baguette, j'use du sort :
lumos avant de sortir un parchemin de la même poche. «
c'est mon devoir, j'ai dessiné quelques étoiles dont procyon... hm. » un rapide coup d’œil et pointe la baguette sur l'étoile. «
là, c'est une sous-géante mais elle est quand même plus brillante que notre soleil. et à côté d'elle, une naine blanche. c'est ce qui la rend si exceptionnelle... deux étoiles pour un même système. »
le regard qui se fixe, les mots qui s'arrêtent de s'échapper d'entre les lèvres. la passion qui laisse place au doute, le sourire qui s'efface doucement, le regard pétillant qui s'abaisse vers le sol.
et de mon conseil de regarder toujours vers le ciel pour éviter de regarder la terre n'arrive pas à faire son chemin jusqu'à moi. «
je dois t'ennuyer... » le parchemin qui s'enroule doucement, la baguette qui reste figée sur sa lumière intense qui perd en intensité chaque fois que le doute vient mettre un coup supplémentaire à l'égo. «
je sais que tu as peur des hauteurs, et ça m'empêche pas de t'emmener dans le ciel. je suis un idiot. » les dents qui viennent s'enfoncer doucement dans les lèvres, le regard désolé qui s'enfuit dans les nuages.
si je pouvais me faire tout petit, sans doute que je le ferai. «
tu veux qu'on redescende ? »